PÉTRONILLE

Pétronille est une jeune personne androgyne et sans-gêne. Elle aime l’époque shakespearienne et les bulles. Une compagne d’ivresse idéale pour la romancière qui adore boire, mais pas seule. Pétronille, c’est Stéphanie Hochet – auteure de plusieurs romans, “un authentique écrivain”, pour son amie et un “ogre” selon Jacques Chessex. Les deux copines vont sabrer d’innombrables bouteilles, faire du ski, explorer les bas-fonds de Londres, rendre visite aux parents communistes de Pétronille, se disputer, se retrouver, se perdre dans un final burlesque à la Marlowe. La romancière au chapeau se laisse entraîner par les fantaisies de la cadette, et paie l’addition. Amélie Nothomb s’amuse d’elle-même, de ses rituels d’écrivain, de ses accoutrements de “pagode martienne”. Elle esquisse la silhouette d’une Pétronille bougonne et surdouée, ce qui incite à vérifier. Un grand moment de ce petit récit euphorisé aux grands crus: l’interview de la créatrice de mode Vivienne Westwood qui ordonne à la romancière d’aller “walk Beatrice”, à savoir promener son chien. Dans les vingt-trois romans d’Amélie Nothomb, il y a des cuvées plus ou moins réussies. Disons que Pétronille, cette brochure publicitaire pour le champagne, vite éclusée, ne marquera pas comme un grand millésime. vdvall/09.2014.