Il a été le commissaire Bialès de La Cité de la peur, le fourbe Amonbofis dans Astérix : mission Cléopâtre, le Jeff du Cur des hommes… Gérard Darmon, adoré du public, est un personnage qui échappe à toute classification. Dans Mon Père, on l’appelait « Trompe-la-Mort », il revient sur son enfance, et sur l’histoire d’un être qui a modelé sa vie mais qu’il a mis des années à connaître : son père, Henri Messaoud Darmon. Car le destin a été étrange : ce n’est que tardivement, alors qu’il était adulte, que Gérard Darmon a appris, par bribes, le passé de cet homme. Spahi dans les années 1920, petit voyou à Montmartre dans l’entre-deux guerres, toujours prompt à se faire respecter et à affronter les coups durs, Henri Darmon a gagné son surnom de « Trompe-la-Mort » dans le milieu des « gars ». Juif, il a échappé à une rafle mortelle pendant l’Occupation, puis s’est engagé comme chauffeur au service des Allemands, tout en travaillant pour l’Intelligence Service alors qu’il était dans la gueule du loup. À la fin de la guerre, il militait dans un réseau de Résistance à Paris… C’est avant tout une aventure humaine incroyable que raconte Gérard Darmon, d’une plume sensible et émouvante. Car son père ne parlait pas : il a fallu que l’auteur aille pêcher dans ses souvenirs, dans ses rares photos, dans ce passé qui s’échappe sans cesse. C’est le portrait d’un juste, enveloppé dans le brouillard de la mémoire, qui se dessine ici. Loin de nous livrer un document, Gérard Darmon signe un poème à son père, un texte impressionniste où, par petites touches comme dans les tableaux de Pierre Bonnard, on devine la silhouette d’un homme, un vrai.
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