Jack Bohlen a été un enfant maussade et passif. Plus tard, il a fait le plongeon : il est devenu schizophrène. Autour de lui, trop de gens, trop de bruit, trop de haine. Alors, pour retrouver un peu d’espace, il a émigré sur Mars ; il s’est réparé lui-même en réparant les machines qu’il comprend si bien. Saurait-il réparer un enfant tel que Manfred Steiner, immobile et silencieux depuis ses premiers jours ? Le docteur Glaub a son idée là-dessus : pour lui, la schizophrénie est un trouble de la perception du temps, Manfred ne nous voit pas parce que nous vivons trop vite pour lui ; par contre, il voit l’avenir, le pourrissement, la mort, sa propre mort. Et Arnie Kott fait ses comptes : la prescience de Manfred peut rapporter gros, si l’on parvient à communiquer avec lui ; Jacques Bohlen construira la machine adéquate et le tour sera joué. Sauf si Manfred voit tout l’avenir, y compris la mort d’Arnie et de ses projets. C’est le privilège des perdants : tous les schizos sentent ces choses. Peut-être tous les hommes, s’il est vrai qu’ils ont en eux un grain de folie. Arnie lui-même en sait plus long là-dessus qu’il ne veut le croire ; il vit au bord d’un gouffre et il regarde ailleurs. Normal, non ?
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