Vendredi soir, j’étais invité à une soirée chez un collègue de travail. On était une bonne trentaine, rien que des cadres moyens âgés de vingt-cinq à quarante ans. A un moment donné, il y a une connasse qui a commencé à se déshabiller. Elle a ôté son T-shirt, puis son soutien gorge, puis sa jupe, tout ça en faisant des mines incroyables. Elle a encore tournoyé en petite culotte pendant quelques secondes, et puis elle a commencé à se resaper, ne voyant plus quoi faire d’autre. D’ailleurs c’est une fille qui ne couche avec personne. Ce qui souligne bien l’absurdité de son comportement. Ainsi débute l’odyssée désenchantée d’un informaticien entre deux âges, peu convaincu de l’intérêt de son métier, jouant toutefois son rôle en observant les mouvements humains et les banalités qui s’échangent autour des machines à café. L’installation d’un progiciel en province lui permettra d’étendre le champ des ses observations, d’anéantir les illusions d’un collègue – obsédé malchanceux – et d’élaborer une théorie complète du libéralisme, qu’il soit économique ou sexuel.