Pierre MagnanL’AUBE INSOLITE
POCHE
» Ils étaient tous autour du poêle quand il entra. Le vent d’automne dérangea la fumée de leurs pipes. Eux, devant cet homme encombré de deux valises, avec son chapeau mou et son imperméable clair, le prirent pour un monsieur. Mais, s’avançant au milieu de la pièce et rencontre la mère Raffin qui venait en toute hâte sur ses pieds plats, toucha son chapeau. Je vous demande pardon, dit-il, est-ce qu’il serait possible de voir le maire ? Pourrier se leva. – C’est moi. Il enleva sa pipe de la bouche. Je parie que vous êtes le nouvel instituteur ? Juste, dit l’homme. » Ainsi Barles fait-il son entrée, à l’automne 42, dans l’un que café de Cluze, village des Hautes-Alpes perché sous la dent de Cervières. Au même moment, deux jeunes gens, l’un juif, l’autre communiste, viennent de s’échapper de la citadelle de la vallée et grimpent à travers bois, droit vers l’ancien cimetière de Cluze…
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