Hervé Carrier
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LES OMBRES BLANCHES
BROCHÉ -33% ! 8,00€Voici le livre des premières fois?: premier album d’Hervé Carrier, mais également premier album publié par les éditions Thot l’ibis Les ombres blanches évoque le monde imaginaire dArthur Grisham, adolescent rêveur, doué dune mémoire colossale. Son cerveau est comme la chambre noire dun appareil photo pleine de souvenirs. Il apprend des livres par cur sous le joug dun imprésario tyrannique. Il ne quitte jamais son grenier, sauf un soir, lorsquil présente son numéro dhomme-mémoire dans un cabaret. De nombreux auditeurs viennent consulter cette bibliothèque vivante. Hanté par une faune imaginaire, Arthur leur récite des fables avec une aisance déconcertante, mais rêve et réalité se confondent. Il finit ainsi par sidentifier au célèbre enfant prisonnier Kaspar Hauser. Une forme daliénation mentale déforme peu à peu sa vision jusquà lempêcher de sortir. La lecture reste alors sa seule évasion. Apparaît Lucie, une jeune aveugle éprise dhistoires. Elle aussi explore les rêves et le passé. Sa vitalité insuffle au jeune Arthur un peu dhumanité. Cest la seule à ne pas le considérer comme un monstre amusant. Nous apprenons enfin quArthur fait partie dune longue lignée dhommes-mémoire apparue lorsque les livres étaient détruits sous les régimes de dictature. Ils disparaissent aujourdhui, et Arthur Grisham devient un objet détude pour scientifiques. Mais se substituer à la mémoire du monde peut être un rêve dangereux qui mènera lhomme-mémoire en prison – une prison bien réelle cette fois-ci.Les ombres blanches se veut un hommage au monde des livres et une exploration onirique de la mémoire. Cest une mosaïque dhistoires qui simbriquent à la manière des pièces dun puzzle (comme certains romans du siècle des lumières, ceux de Diderot, Sterne ), une mosaïque pleine de chausses trappes, de glissements de sens, peuplée de mirages qui se dérobent sans cesse, une mosaïque où lhomme-mémoire, présenté comme un illusionniste du langage, tente par tous les moyens de substituer sa vie misérable à son art de conteur avant déchouer tragiquement. Fiction et réalité s’imbriquent en édifiant un système de résonnances propre à la mémoire. Cette narration labyrinthique et combinatoire, appréhendée avec un détachement amusé, reste avant tout un moyen dinvestigation du monde intérieur de cet étrange artiste (la mémoire dArthur Grisham nest pas dépourvue dimagination) et de ses arcanes muséographiques pleines dimprévus. Arthur Grisham, homme-cerveau, immobile la plupart du temps, possède en lui des images qui définissent sa personnalité. Les ombres blanches savère ainsi à terme une quête de limaginaire et une approche des mécanismes de la pensée.
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