L’OR DES TALUS

« On a descendu les grandes avenues en grillant les feux à la roulette russe : on partirait si le destin le permettait, sinon on resterait scotchés dans la ferraille, la bouche écrasée sur le volant, les mains tordues d’étonnement d’avoir rien compris à l’existence. C’était comme ça entre nous. On s’en remettait toujours à quelque chose de plus grand, un truc du genre c ‘est écrit, comme si ça devait nous racheter de nous-mêmes et peut-être aussi pour en finir avec cette liberté pourrie de choisir quand toi t’as l’impression qu’y a rien à choisir. » L’or des talus est le premier roman de Jean-Louis Carrasco Peñafiel un une écriture singulière au service d’un réalisme cruel. Jean-Louis Carrasco Peñafiel Né à Castres, un jour, en octobre 1950, Jean-Louis Carrasco Peñafiel grandit sous le regard patient de parents qui lui donneront cette manie de l’écrit. Du temps de ses vingt ans où la poésie faisait des salles combles, à ce maintenant et cet ici, il y a eu, dans l’intervalle, les manuscrits qu’on se passait de mains en mains au fil des amitiés qui se font et se défont. Le doux insoumis se soumet aujourd’hui à paraître, interrogeant encore : « ce qui vient à paraître n’est-ce pas justement ce qui a manqué à être » puisque « toujours sous l’accusation, ce qui brûle s’éteint à l’ombre de comparaître. »